Tuesday, November 25, 2008

CHAOS CALME

Dans le livre de Sandro Veronési une phrase sublime.
Sur la plage où il passe ses vacances avec sa fille de dix ans et un couple avec un petit garçon du même âge.
Un petit garçon plus petit en taille, plus frèle et qui est devenu "le souffre douleur" de sa fille. Il accepte cette domination avec une philosophie mélée de passion.
Un matin il arrive avec un masque que sa mère vient de lui offrir. Il le tient entre ses mains en sachant que la fillette va le lui prendre. Il s'avance stoïque vers elle et, alors qu'elle se prépare à lui voler son précieux cadeau il lance cette extraordinaire menace : "Fais attention avec moi parce que je suis gentil".

BARAGOUINAGE

Il y a quelques années, le groupe Judas priest était traîné devant les tribunaux américains par un groupe fondamentaliste chrétien, au motif que certaines de leurs chansons écoutées à l'envers recélaient des messages invitant au suicide.
Le jour du procès, le chanteur du groupe fit entendre à la cour un disque de diana Ross à l'envers où l'on entendait soit : "Mort à tout le monde. Il est le seul. Satan est amour" ou bien "Oh! Maman, regarde, cette chaise est cassée".
Devant de telles preuves, la cour relaxa Judas Priest.

J'ai écouté pendant tout le week end Brel, Brassens, Bashung, Barbara et Yvette Horner à l'envers, et j'affirme n'y avoir rien entendu d'autre qu'un salmigondis incompréhensible.
C'est la preuve, s'il en était besoin, que l'anglais est un sabir bafouillé de sonorités improbables qui peut se comprendre à l'envers comme à l'endroit, au contraire du français qui est une langue noble, civilisatrice et faite pour élever l'humanité.
C'est décidé, à partir d'aujourd'hui je me comporterai comme un être humain et n'utiliserai plus jamais le langage de la barbarie et de la décadence.
Is that clear ?

Wednesday, November 19, 2008

DIAFOIRUS

Depuis dix, quinze jours je lis avec attention le journal les Echos.
J'essaie de comprendre le fonctionnement de la bourse.

Après quinze jours j'en viens à penser ques les financiers aujourd'hui sont comme Diafoirus devant le malade immaginaire : pleins de certitudes et de formules, de vérités premières et de confiances en eux.
Ils savent ce qui se passe, ils savent ce qu'il faut faire et savent comment régler le problème.
le seul hic, est, à l'image du corps médical d'il y a quelques siècles, qu'ils n'ont jamais cherché à travailler sur la réalité mais uniquement sur des présupposés vieux de plusieurs centaines d'années.

C'est la stagnation du salaire médian qui est à l'origine de la crise des subprimes disent les uns, mais la hausse des salaires relanceraient l'inflation retorquent les autres, en tout cas la baisse des taux directeurs permettrait de freiner la crise du crédit interbancaire mais fragiliserait l'économie...
En clair ils savent tout mais ne sont d'accord sur rien.

Thursday, November 13, 2008

PARADOXE

Dîner entre amis hier.
J'ai tenté un truc car j'aime les paradoxes.
Tout d'abord, j'ai amené la discussion sur le football en général et l'arbitrage en particulier. L'avis unanime des convices était que la vidéo était devenu une évidence, et seule la sénilité des dirigeants du football mondial pouvait expliquer son absence des terrains.
A notre époque me disaient ils, il est inadmissible de ne pas tout voir et tout savoir. Seule la vidéo peut régler l'injustice que déclenchent les erreurs d'arbitrage... d'autant plus que les enjeux des clubs sont hyper importants.
Dont acte.

A l'heure du café j'ai lancé le sujet de la video surveillance dans les villes. De manière tout aussi unanime, les convives se sont opposés à son utilisation en prétextant le respect de la vie privée.
A mes questions : peut on accepter aujourd'hui de ne pas tout voir et tout savoir ? Il m'a été répondu non.
Les enjeux de la sécurité publique ne sont ils pas suffisant élevés pour en justifier l'utilisation ? Non !
Des images qui permettraient d'éviter une injustice ne justifieraient elles pas la vidéosurveillance ? Non.

Je leur ai dit qu'à les écouter, je comprenais qu'il était plus grave de se prendre un taquet sur une pelouse que de se faire piquer son sac dans la rue.
Ils m'ont traités de con.

Friday, November 07, 2008

VIVE LA PUB

Revenant sur l'affaire d'annulation d'un mariage pour non virginité qui avait fait grand bruit il y a quelque mois, une tribune du site de l'observatoire du communautarisme m'a fait hurler de rire.
Non pas pour son propos (fort intelligent) mais par la publicité qui clot le texte : Un publicité pour une agence matrimoniale spécialisée pour les mususlman. Musulma.com avec plein de photo de femmes voilées.

Wednesday, November 05, 2008

UN ILOT DE STABILITE

Comme tout le monde je le pense, j'ai été ébranlé par la nouvelle de l'élection d'un noir à la présidence des états unis.
Comment ne le serais je pas, après tout ce que j'ai entendu à la radio et lu dans la presse : Un symbole fort / Le monde ne pourra plus être pareil / Un monde post racial / Une révolution morale / Rien ne sera plus comme avant... J'en passe et des meilleurs.

Vous me connaissez, le changement m'inquiète un peu car je suis très soucieux de mon confort.
J'étais donc fort inquiet ce matin à l'idée de vivre dans un monde qui s'apprête à ne plus être le même.
Heureusement, dans ce monde en mouvement, une nouvelle me rassure :
Demain la SNCF a décidé de faire grêve.

Enfin quelque chose qui ne change pas.

Je me sens mieux.

Monday, November 03, 2008

AU FAIT


Au fait, mon dernier bouquin est en vente.
Je vous le conseille, il est excellent... ceci dit en toute objectivité bien sur.

DEUX OU TROIS CHOSES

1 / Somerset Maugham expliquait que pour faire un bon roman il fallait plusieurs ingrédients : Dieu, du sexe, de l'aristocratie et du mystère.
Il ajoutait que, partant de cette règle, il pouvait écrire un roman en dix secondes : "Ciel, s'exclama la comtesse, je suis enceinte. Mais de qui ?"

2 / Un envoie de mon ami l'épicier :
Classification animalière dans une encyclopédie chinoise citée par Michel Foucault :
les animaux se divisent en :
a) appartenant à l'Empereur,
b) embaumés,
c) apprivoisés,
d) cochons de lait,
e) sirènes,
f) fabuleux,
g) chiens en liberté,
h) inclus dans la présente classification,
i) qui s'agitent comme des fous,
j) innombrables,
k) dessinés avec un pinceau très fin en poil de chameau,
l) et cætera,
m) qui viennent de casser la cruche,
n) qui de loin semblent des mouches". »

Michel Foucault, Les mots et les choses, Préface

3 / Et bien il n'y en a pas...